6 chiffres vertigineux pour comprendre les “Panama Papers”

, par  Théo Chapuis , popularité : 1%

Konbini vous propose six entrées chiffrées pour comprendre la gigantesque fuite des Panama Papers et ses ramifications en France comme dans le monde entier.

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Page de présentation du site internet révélant les “Panama Papers” (Capture d’écran Panama Papers (c) ICIJ)

Le voile est tombé. Le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, spécialisé dans les montages financiers permettant la fuite fiscale vers des sociétés offshore, a subi une fuite sans précédent de ses données confidentielles, éclaboussant de très nombreux organismes et individus.

Pourquoi est-ce accablant ? Car des milliers de personnalités à travers le monde sont concernées par des fuites fiscales organisées : chefs d’État, politiques, oligarques, hauts fonctionnaires, mais aussi simples célébrités fortunées comme des acteurs, chanteurs, sportifs… Vingt-neuf des 500 personnalités les plus riches du monde, selon le classement Forbes, y apparaissent.

Mossack Fonseca propose à ses clients des solutions de planque pour leurs actifs dans des paradis fiscaux adaptés à leurs besoins dans 21 paradis fiscaux, des Seychelles au Delaware (États-Unis), en passant par les îles Vierges ou le Luxembourg. C’est compliqué ? Oui, un peu. Pas de panique, on vous explique en six chiffres.

-> 107 journaux de 76 pays

Le site Panama Papers est la plateforme dédiée de cette enquête colossale, réussie grâce au concours de 380 journalistes du monde entier, travaillant pour 107 journaux et médias issus de 76 pays différents, dont Le Monde , The Guardian ou Cash Investigation .

L’émission présentée par Élise Lucet promet d’apporter des preuves supplémentaires de la dissimulation de milliards d’euros de capitaux. Ces organes de presse ont travaillé sur la base de ces millions d’éléments transmis par un lanceur d’alerte anonyme. Ils sont coordonnés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).

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(Source : inkyfada.com )

-> 11,5 millions de fichiers

C’est la fuite de données confidentielles la plus massive sur laquelle les médias ont jamais mis la main : on dénombre 11,5 millions de fichiers à décortiquer, soit plus que les documents collectés ensemble par Wikileaks, Lux Leaks et Swiss Leaks. Un leak adoubé par le lanceur d’alertes américain Edward Snowden en personne qui a affirmé qu’il s’agit de “la plus grande fuite de l’histoire du journalisme”.

-> 12 chefs d’État

D’après ces fichiers, au moins 12 chefs d’État et 143 responsables politiques issus de 50 pays différents ont eu recours à des montages financiers pour dissimuler de l’argent, favorisés par leurs positions à responsabilités. La moitié des chefs d’État sont en activité.

Morceaux choisis : Mauricio Macri, président argentin élu en 2015, qui promettait de mettre un coup fatal à la corruption dans son pays ; Sigmundur David Gunnlaugsson, premier ministre islandais actuel ; le roi Salmane d’Arabie saoudite ; Iyad Allaoui, ancien premier ministre d’Irak ; Petro Porochenko, président de l’Ukraine depuis 2014 ; Rami et Hafez Makhlouf, cousins de Bachar Al-Assad, tous deux très hauts placés dans la hiérarchie syrienne ; mais aussi de nombreux amis très proches de Vladimir Poutine, le fils de Kofi Annan ou le père de David Cameron. Évidemment, ils sont bien davantage.

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(Source : inkyfada.com )

-> 1 000 Français

Avec 200 pays concernés, il y avait bien peu de chances qu’aucun Français n’apparaisse dans la liste. En fait ils seraient un millier au moins, parmi lesquels Jérôme Cahuzac, ministre du Budget de François Hollande de mai 2012 à mars 2013 et déjà impliqué dans une affaire d’exil fiscal en Suisse. On y retrouve également Michel Platini, déjà suspendu de ses fonctions à l’UEFA pour soupçon de “payement déloyal” de la part de Sepp Blatter.

Deux autres noms sont pour l’instant cités, sans que le mystère soit levé sur leur rôle exact : l’inénarrable Patrick Balkany, député-maire LR de Levallois-Perret et habitué des tribunaux pour déjà près d’une dizaine d’affaires politico-judiciaires ; le businessman et patron de médias Patrick Drahi, propriétaire notamment de SFR-Numéricable.

Également mentionnée, à titre de société, la Société générale. Pour rappel, cette banque française s’était engagée à fermer toutes ses structures offshore dans les paradis fiscaux. Or plus de 200 resteraient encore actives à ce jour.

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Michel Platini, figure du foot français, impliqué dans les “Panama Papers”, ici photographié en 2011 ((c) Commons)

La secousse pourrait entacher un peu plus la relation entre les Français et leurs représentants puisque le nom d’un “grand parti politique français”, comme Jérôme Fenoglio directeur du Monde le confiait au micro de Léa Salamé ce matin sur France Inter, sera révélé dans les prochaines heures comme impliqué dans les “Panama Papers”.

-> 38 ans de données pour… 214 488 sociétés offshore

Ces infos très chaudes issues des archives du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca concernent une période allant de 1977 à 2015. Sur ces trente-huit ans, les journalistes ont pour l’instant répertorié 214 488 sociétés offshore différentes, mais il pourrait s’agir d’un scandale en impliquant encore davantage : quand une société est dissoute, la documentation n’est conservée que pendant les dix années suivant la dissolution. On sait également que depuis 2000, Mossack Fonseca crée en moyenne 9 000 sociétés offshore par an.

-> 1 mode opératoire pour planquer son argent

Si c’est par les données de Mossack Fonseca que le scandale arrive, c’est parce que cette société du Panama confie un kit complet à ses clients pour que leurs sous échappent aux contrôleurs du fisc de leurs pays respectifs. Ce cabinet prodigue les services d’un avocat fiscaliste qui conseille les clients dans leurs montages financiers permettant la fuite fiscale vers des sociétés offshore (pays à la fiscalité allant de faible à nulle, en tout cas accommodante), les fameux paradis fiscaux.

Bon conseiller, il est chargé de choisir le paradis fiscal le plus adapté aux besoins du client. Par la suite, il doit aussi lui trouver des nominees, ou prête-noms, soit des actionnaires complètement fictifs qui font de la société écran une véritable entreprise aux yeux du fisc. D’ailleurs, les mêmes nominees apparaissent dans “plusieurs milliers” de sociétés différentes. Pour finir, le plus important, c’est que le nom du client de Mossack Fonseca, lui, n’apparaisse jamais.

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Voir en ligne : http://www.konbini.com/fr/tendances...

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