(Yves Herman/Reuters)

A l’occasion de la conférence de presse qu’il a tenue hier soir, François Molins, procureur de Paris, a annoncé l’ouverture d’une “enquête en flagrance” pour “assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste ainsi que pour association de malfaiteurs terroristes criminels”. Elle a été confiée conjointement à la Direction centrale de la police judiciaire, à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la section antiterroriste de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris. Il a aussi constitué une cellule de crise au parquet de Paris “pour pouvoir coordonner l’ensemble des investigations”.

Trois commandos terroristes

Alors que le bilan provisoire de ces attentats est de 129 morts et 352 blessés, dont beaucoup dans un état grave, le procureur a donné plus de détails sur les assaillants. Il fait état de trois équipes de terroristes ayant mené des “actions coordonnées”, tous équipés du même type d’armes et des mêmes gilets explosifs. Trois d’entre eux ont déclenché leurs gilets à l’extérieur du Stade de France, à Saint-Denis, trois autres sont entrés au Bataclan et y ont fait plus de 80 victimes et un autre s’est fait exploser au restaurant Comptoir Voltaire, sur le boulevard Voltaire. On en sait encore peu sur les attaques dans le 10e et le 11e arrondissements, mais des témoins ont identifié une Seat Leon noire, retrouvée dimanche matin à Montreuil, avec trois kalachnikovs à son bord. Les assaillants seraient encore en fuite.

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Un passeport syrien a aussi été retrouvé près du corps d’un des kamikazes, aux abords du Stade de France, sans que le lien avec son propriétaire soit établi pour le moment. Ce passeport appartient à un Syrien né en 1990, inconnu des services de renseignements français et enregistré en Grèce le 3 octobre lors de l’arrivée d’un groupe de réfugiés.

Un Français identifié

L’un des sept terroristes morts lors des attentats est français : il s’agit d’Ismaël Omar Mostefaï , un homme de 29 ans né à Courcouronnes, dans l’Essonne, mais qui vivait à Chartres, dans le quartier de La Madeleine. Condamné à huit reprises sans jamais être incarcéré, il était fiché pour radicalisation depuis 2010 mais n’avait “jamais été impliqué dans un dossier de filière ou d’association de malfaiteurs terroriste”. Selon Le Monde , il aurait séjourné en Syrie entre 2013 et 2014. Dimanche matin, des sources judiciaires indiquent que sept personnes de son entourage – dont son père, son frère et sa belle-sœur – ont été placés en garde-à-vue à Bondoufle, dans l’Essonne, et à Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, et leurs domiciles perquisitionnés.

Ismaël Omar Mustefai était l’un des trois kamikazes qui sont arrivés au Bataclan dans une Polo noire immatriculée en Belgique. L’un a été tué par la police, les deux autres se sont fait exploser sur place. La voiture a été retrouvée.

Une piste belge

Lors d’un contrôle à la frontière belge samedi matin, un autre Français a été interpellé. Il avait loué la Polo noire qui a transporté les trois terroristes au Bataclan. On ne sait pas encore s’il a participé aux attentats.

Les enquêteurs ont retrouvé des tickets de parking dans l’une des voitures des terroristes à Paris qui proviennent du quartier de Molenbeek-Saint-Jean, à Bruxelles. Samedi après-midi, deux perquisitions et trois interpellations ont eu lieu en Belgique. Le parquet fédéral belge a ouvert une enquête antiterroriste mais n’a pas confirmé que ces trois interpellations faisaient partie des arrestations qui ont eu lieu à Molenbeek.