Booking.com, Expedia et Hotels.com : la France veut leur peau

, par  Cyril Camu , popularité : 1%
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Le site Expedia fait partie des plateformes visées par les autorités. (Capture d’écran)

Respectivement 113e, 422e et 485e site internet les plus consultés au monde (source Alexa ), ils sont devenus incontournables en quelques années. Et pourtant, les plateformes de réservation de chambre d’hôtel Booking.com, Expédia et Hostels.com vivent un moment difficile. Coup sur coup, l’Autorité de la Concurrence, le Sénat et Tribunal de Commerce de Paris ont attaqué leur modèle économique.

Mettre fin à un système anarchique

Ce qui pose problème, aujourd’hui, c’est que les différents services de réservations en ligne imposent des rabais aux hôtels”. Pour l’homme au bout du fil, légiférer sur ce problème était plus que nécessaire. Jean-Claude Lenoir est président de la commission des affaires économiques du Sénat. Il est régulièrement en relation avec les professionnels de l’hôtellerie. Alors, le sénateur UMP a proposé un amendement à la loi Macron, lors du passage de celle-ci au Palais du Luxembourg.

Le but de cet amendement : mettre fin à un système anarchique. “Je souhaite la mise en place de contrats entre les différentes plateformes et les hôtels,” explique Jean-Claude Lenoir. Dans son collimateur : “le fait qu’aujourd’hui, si un hôtel ne se plie pas aux exigences du site de réservation, il peut en être rayé“.

Une sanction terrible pour les établissements : on estime que 25% du chiffre d’affaire de l’hôtellerie française transite par ces plateformes.

“Une question de souveraineté économique”

“Si la présence de ces nouveaux acteurs a pu augmenter les taux d’occupation d’un grand nombre d’hôtels, en revanche les modalités des contrats passés entre ces sites et les hôteliers ont pu conduire à faire perdre aux hôteliers la maitrise de leur politique tarifaire et à devoir rémunérer les sites au moyen de commissions sans cesse en augmentation (+ 27,5 % pour la période 2008-2010),” détaille l’amendement déposé par le sénateur UMP.

Le texte n’a pas fait de vague au moment de son adoption en commission. Pour cause, droite et gauche s’accordent sur le sujet. Le Canard Enchaîné rapporte notamment le témoignage du député socialiste Razzy Hammadi :

“Je ne vois pas comment, politiquement, on pourrait revenir en arrière, affirme le député de Seine-Saint-Denis. C’est une question de souveraineté économique.”

L’Etat vole au secours des hôteliers

En moins d’un mois, plusieurs coups ont été portés aux plateformes de réservation en ligne. Fin avril, l’Autorité de la concurrence épinglait notamment Booking.com. Le site a dû se résoudre à lâcher une clause polémique : les hôtels partenaires pourront désormais fixer des prix inférieurs à ceux que leur propose le site.

Quelques jours plus tard, c’est le Tribunal de Commerce de Paris qui assénait un uppercut à Expédia. L’une des clauses qu’elle imposait dans les contrats aux hôtels, la clause “d’alignement automatique sur les meilleures conditions tarifaires“, qui permettait au site de baisser les prix sur son site si l’hôtelier baisse les siens, sans lui donner de contrepartie, est désormais illégale. L’Etat a, à cette occasion, volé au secours des hôteliers : la plainte contre Expédia avait été déposée par le ministère de l’Economie..

Voir en ligne : http://www.lesinrocks.com/2015/05/2...

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