Daniel Darc, c’était lui le printemps

, par  Luc Vino , popularité : 2%

Je ne l’ai pas connu à l’époque Taxi Girl, trop jeune, mais j’en sentais encore les influences des décennies plus tard, quand écouter de la musique était devenu vital. Ce visage impassible et le filet de voix inquiétant qui seront toujours dessinés sur le tableau musical de la France eighties, le post-punk sous Mitterrand, des jeunes gens modernes malgré eux parce que l’époque, les managers et le public voulaient ça, et tout le monde regardait le futur avec mépris et plein d’idées. C’est extrêmement bien raconté ici.

Daniel Darc faisait partie de tout ça, mais pas complètement. Les meilleurs restent à la marge, pour X raisons souvent injustifiables. Il aurait pu être Sirkis, et son groupe remplir le Stade de France pour ses 50 ans, mais il a préféré ruminer l’autodestruction avant de la pratiquer, ne rien préparer et ne pas réfléchir. Il a préféré dire des phrases comme "Quand les gens disent ’problèmes de drogue’, je dis ’solutions de drogue’. Sans les drogues, je serais mort depuis longtemps, j’aurais pas pu supporter tout ce qui se passe", et y croire.

Je l’ai écouté quand il était déjà abîmé des litres d’héroïne et les bras complètements noirs, tatoués comme pour les cacher. Et cette croix sur le torse qui raconte une histoire, que tous ceux qui effleurent souvent la mort finissent pas se tourner vers la spiritualité. La musique de Daniel Darc touchait parce qu’elle était cassée. Il ne la vendait pas, il l’incarnait. Que ce soit en 1981 en bougeant comme Ian Curtis sur un plateau mal éclairé ou en 2011 avec cette chanson où il murmure : "Quand je m’en irai, quand je serai partant, j’ai pas de regrets, soyez contents". Et avec toutes les autres...

Daniel Darc - C’est moi le printemps

Extrait de l’album La Taille de mon âme (2011)

Cet article est repris du site http://music.blog.lemonde.fr/2013/0...

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