>> Interview extraite du n°926 des Inrocks consacré à Etienne Daho

Etienne Daho : “Groupe singulier, aux origines indéfinies aussi bien musicalement que géographiquement (l’Irlande et l’Ecosse téléportées à Londres), Django Django fait partie d’une brillante génération de rénovateurs de la pop-music, qu’ils forcent à danser avec une électronique toujours sensuelle et intrigante. Ils inventent ainsi une pop mutante et hybride, qui fait rêver et gigoter avec la même frénésie.”

Etienne Daho aime parler des groupes qu’il aime. Si, à ton tour, tu devais lui conseiller un jeune groupe, qui choisirais-tu ?

David Maclean – Je dirais Gulp. C’est un groupe gallois dans lequel joue Guto Pryce des Super Furry Animals. Ils ont sorti deux singles, ils préparent un album et ont fait notre première partie : ils sont excellents, je pourrais parier qu’ils seront bientôt grands.

Connais-tu un peu la musique française ?


Je connais surtout la musique électronique française – le reste a du mal à arriver jusqu’à nous. Je suis ce que sortent Record Makers ou Ed Banger, et je suis surtout fan de Daft Punk, depuis Homework. On peut sans doute parler d’influence : au début des années 90, j’étais DJ, j’adorais la house de Chicago, des gens comme DJ Sneak par exemple. Homework m’a excité car il a popularisé ce que j’aimais : ses racines sont aussi les miennes, et elles font partie de l’ADN de Django Django.

Comment décrirais-tu ce début d’année 2013 pour Django Django ?On a été très, très occupés. On a fini d’enregistrer l’album en 2011. 2012 a été une année où les choses se sont construites très progressivement. On a beaucoup tourné, un peu partout, les gens ont appris à connaître le groupe et l’album par eux-mêmes, sans que la promotion n’intervienne trop massivement. Puis les choses ont décollé : 2013 est une année assez folle, on joue beaucoup, partout, en Europe, aux Etats-Unis, et les gens ont l’air de nous aimer, c’est très excitant.

Vous faites aussi la tournée européenne des festivals. Est-ce toujours plaisant, ou est-ce que ça peut devenir parfois un peu rébarbatif ?Non, ce n’est jamais ennuyeux. C’est un challenge passionnant : il faut littéralement conquérir le public. Il n’est pas là pour toi, il est même parfois venu pour tout le monde sauf pour toi, il est là pour passer un bon moment, et tu dois faire en sorte qu’il t’accompagne. J’aime particulièrement jouer sous des tentes : l’atmosphère peut y devenir folle, la taille est souvent parfaite pour le genre de chansons qu’on joue, qui ne sont pas des hymnes, pas des morceaux taillés pour les stades.

Vous avez beaucoup évolué, sur scène, avec un son bien plus massif qu’à vos débuts.On a dû s’adapter aux moyennes puis aux grandes scènes, qu’on a découvertes en cours de route après avoir longtemps joué dans de petites salles, les arrière-salles de pubs où les gens t’écoutent à peine. Le saut s’est fait assez vite, et on s’est tout aussi vite rendu compte qu’on n’était pas tout à fait prêts. Il a fallu trouver un nouvel équilibre entre la puissance que nécessite le fait de jouer devant un public plus important et le fait de ne pas perdre ce qui fait Django Django.

Vous pensez déjà au prochain album. Avez-vous commencé à écrire ?Un peu, oui. La tournée est presque finie, il ne nous reste qu’une poignée de dates en septembre. On a les ébauches de quatre ou cinq chansons, et on a décidé de ne pas prendre de pause entre la fin définitive de la tournée et le début du travail sur le deuxième album. On ne veut pas perdre notre dynamique. Je ne sais pas encore à quoi ça ressemblera : nous laissons la musique nous diriger, nous ne dessinons pas de grands plans a priori. Mais l’ambiance sera sans doute similaire à celle du premier album : éclectique, une collision de sons, de styles, ce qu’on aime faire depuis toujours. Ce sera sans doute une sorte de “Django Django pt. II” (rires)…

Cet article est repris du site http://www.lesinrocks.com/2013/09/0...