Une chanson-bouse que ne chanterait pas maman : la variété française va mal, très mal. Fin décembre, il y avait, en regardant le classement des albums vendus en France, de quoi regretter que les Mayas n’aient pas eu raison. Une disparition générale le 21 décembre aurait eu l’avantage d’empêcher le sinistre spectacle déballé quelques jours plus tard dans les charts nationaux : Céline Dion, Johnny Hallyday et Génération Goldman se partageaient les marches du podium. Il fut un temps où Oasis et Blur bataillaient pour la première place outre-Manche.

De ce côté de la mer les héros des Inrocks restent condamnés aux triomphes modestes. Fránçois & The Atlas Mountains, Mina Tindle, Lescop ont beau irriguer nos baladeurs, leurs chansons atteignent rarement les oreilles du grand public, sinon à l’occasion d’une synchro pub. Ça n’est pas nouveau. Ce qui l’est, en revanche, c’est l’appauvrissement dramatique de la variété française à succès. Si l’on a rarement loué dans Les Inrocks les travaux de Francis Cabrel ou Michel Berger, ces derniers volaient à des altitudes que ne connaîtront jamais ceux qui perpétuent le genre. Au choix, dans le top 50, citons Chimène Badi, Les Prêtres, Tal ou M Pokora…

Bien sûr, on n’attend pas de la FM française qu’elle diffuse en boucle l’intégrale des Valentins, mais quelle grosse bêtise a-t-on bien pu faire pour mériter, par exemple, Baptiste Giabiconi. Qui, dans les charts, assure la relève de France Gall, d’Alain Souchon ou de Laurent Voulzy ? Où sont les vraies chansons populaires, celles qui deviendront des classiques ? Le 18 février, Albin De La Simone pourrait apporter un début de réponse heureuse avec son splendide nouvel album Un homme. Si seulement la chose pouvait s’inviter dans le top 3…

Cet article est repris du site http://www.lesinrocks.com/2013/01/1...