David Bowie sur la pochette de "Heroes"

Il fut un Berlin courant des années 70 cœur palpitant de la pop culture, sorte de pendant glacial et expérimental du Swinging London des sixties. Un Berlin où se croisaient, sur les ruines du krautrock, quelques figures cruciales portées par un élan créatif et le besoin de rompre avec les cieux hostiles américains.

Ainsi, David Bowie et Iggy Pop arrivent en 1976 dans la capitale, rongés – l’un par les excès de la gloire et l’autre par le manque de reconnaissance –, deux êtres errants en proie aux méandres (Pop a séjourné l’année précédente en hôpital psychiatrique ; Bowie tente de se défaire d’addictions diverses), deux artistes au bord de l’écroulement.

Pourtant, les gouffres s’évitent. L’Iguane, transfiguré par les productions, arrangements et compositions du Thin White Duke (The Idiot et Lust for Life), renoue enfin avec le succès. De son côté, Bowie, sublimé par l’orfèvre Brian Eno, entame avec Low (Iggy Pop y prête une voix spectrale et obsédante) sa fameuse “trilogie berlinoise” (Heroes et Lodger la complètent), sorte de fresque désaxée, ensemble schizophrène, reflet de la folie du monde.

Véritable condensé d’Histoire, de révolution artistique, d’amitiés fécondes et de précipices, que ce film, Lust For Life, tentera de relater. En chantier depuis un an, le projet basé sur un scénario de Robin French (la série TV Cuckoo) et possiblement réalisé par Gabriel Range (Death of a President, 2005) sera présenté par les producteurs en quête de financements, cette semaine au festival de… Berlin.

Cet article est repris du site http://www.lesinrocks.com/2013/02/0...