Edito : sauvez Vini

, par  JD Beauvallet , popularité : 2%

John Frusciante le considère comme le meilleur guitariste du monde. Le rappeur Dan Le Sac le vénère. Ian Curtis était fan absolu. Morrissey lui avait confié l’écriture de son premier album solo, certain qu’il n’y avait pas à Manchester un autre guitariste capable de succéder à Johnny Marr. Pourtant, qui connaît Vini Reilly ? Visiblement, plus de gens qu’on ne l’imaginait. À ce message posté par son neveu sur Facebook (“Mon oncle a de gros soucis pour couvrir ses factures de nourriture, de loyer et d’électricité”), la réponse a été immédiate, massive. Ses fans ont ainsi sauvé Vini Relly, la guitare en aquarelle de Durutti Column, de la banqueroute. Juste retour des choses pour un homme dont la musique gazeuse et pourtant étonnamment consistante accompagne les moments d’apaisement depuis la fin des années 70 – et une révolution punk dont il fut l’excroissance la plus étrange. Vini Reilly est trop malade pour tourner : il ne peut donc même pas compter sur cette bouée de sauvetage de tant de musiciens éprouvés par l’effondrement du marché de la musique. Comme Tony Wilson, fondateur du label Factory qui le révéla dès 1978, Vini Reilly souffre d’une maladie rare, trop coûteuse pour que la Sécu anglaise s’en préoccupe. Pour Tony Wilson, l’appel aux fans était arrivé trop tard : mort avant la mobilisation. Pour Vini Reilly, la réponse a repoussé l’échéance. On craint déjà, pour ces musiciens de l’ombre, ce nouveau désordre : un système économique où les fans ne financeraient pas un nouvel album, seulement un peu de nourriture et de médicaments. Parmi les donateurs du “fonds Vini Reilly”, certains ont reconnu avoir perdu leur virginité sur cette musique à la quiétude complice. Et ça, ça n’a pas de prix.

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Cet article est repris du site http://www.lesinrocks.com/2013/01/2...

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