Fin des « labs » de la Hadopi

, par  detail_pratique , popularité : 2%

Experts-pilotes, experts-associés, Directeur délégué, Adjoint Directeur des opérations, ils ne brilleront plus grâce à leur plume numérique. Je vous vois déjà en train de passer le coton-tige entre les touches de votre clavier venant de recevoir vos larmes lourdes de désespoir, je vous entends vous lamenter, grincer des dents. Vous êtes tristes, très tristes.

NdM : les « Labs » étaient censés être pour la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (source Numerama) des « ateliers d’observations et de discussion en ligne et hors ligne » qui « s’inspirent de modèles de recherche ou de construction collective sur internet qui ont déjà fait leur preuve ». Le secrétaire général de l’Hadopi, Éric Walter, cité par PC INpact, estime leur coût « proche du demi-million d’euros » en 2011 (5 salariés), puis fortement réduit en 2012 (2 salariés).

Comme je vous comprends, comme je compatis.


Vous ne pourrez bientôt plus consulter ce si riche forum (84 sujets, un petit millier de posts), ce si céleste wiki (53 articles d’environ 500 mots), et ces articles extraordinaires, comme celui-ci, Le paradoxe ubiquitaire, celui-là, Le savant brade-t-il la politique par les experts des labs Hadopi, ou bien cet autre, L’imaginaire des jeux vidéos : l’exemple des FPS.

Le libre, enfin, eut sa place d’honneur, avec ces deux pièces maitresses, Synthèse du workshop open-source et sécurité et Cartographie  : l’écosystème du logiciel libre. J’attire votre attention sur le premier lien, introduit ici  : Workshop open-source et sécurité, et vous livre avec émoi les quelques lignes d’ouverture :

Les Labs font leur rentrée avec un workshop dont la thématique sera "Open-source et sécurité : source du mal et/ou ouverture vers le bien ?"


Lorsque l’intelligence logicielle était captive du matériel, la sécurité informatique était une préoccupation très secondaire voire inexistante.


La séparation du hardware et du software a donnée naissance à la possibilité d’exploiter les failles logicielles. L’open-source a beaucoup facilité cet accès, rendant les failles analysables et exploitables par à peu près n’importe qui.


Pour autant, il semble peu réaliste de revenir en arrière pour enfermer à nouveau le software dans du hardware dans le but de le protéger et l’open-source permet finalement de curer le mal qu’il a lui-même contribué à créer, pour peu que tous se donnent la peine d’entretenir, à leur niveau, leur univers logiciel.

Lignes qui, à mon sens, illustrent magistralement la ligne éditoriale générale des « labs ». Ouverture, réflexion, profondeur, indépendance, pertinence, curiosité ; quelques termes bien faibles pour qualifier ce grand-œuvre, si tôt disparu.

Février 2011, décembre 2012.


Repose en paix.

Lire les commentaires

Cet article est repris du site http://linuxfr.org/news/fin-des-lab...

Sites favoris Tous les sites

84 sites référencés dans ce secteur