J’ai fait un marathon avec Stromae

, par  David Doucet , popularité : 2%

Stromae et les gendarmes

Le 21 août dernier au matin, on débarque à Bruxelles, première étape d’un marathon de dédicaces. On rejoint Stromae dans la Fnac la plus proche. Dans une arrière salle de l’établissement, on retrouve le chanteur avec son style vestimentaire inimitable : polo tri-couleur pixelisé, chaussettes rose fluo et mocassins aux couleurs bleus et verts.

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Après quelques étirements, Stromae rejoint des enfants qui ont gagné le droit à une conversation privée en compagnie de leur idole. “Quelle est ta chanson préférée ?”, demande timidement l’un d’entre eux. Après réflexion, Stromae répond : Tous les mêmes. Une chanson dans laquelle il interprète une femme qui vient de se faire larguer par un mec, un peu trop lâche pour l’assumer. Bref, une sorte de pendant féminin à Formidable (Son dernier single dont le clip a été vu plus de sept millions de fois).

Faire danser sur les cendres

A la fin, une admiratrice retient Stromae en lui demandant une dédicace pour une amie à elle dont l’appartement vient de brûler. Ému, le chanteur signe un petit message sur une pochette de CD. “Tu arrives à lire ce que j’écris ? s’enquiert Stromae. J’ai l’impression qu’en écrivant mot, j’ai écrit mort.”

Une anecdote qui résume le personnage. Derrière son costume acidulé et son indécrochable sourire, Stromae ne peut s’empêcher dans chacune de ses chansons d’évoquer des thèmes d’une noirceur crépusculaire (la rupture, le cancer, le VIH, le racisme). Plus de 2 000 Bruxellois ont fait le déplacement pour obtenir une précieuse dédicace. Sociologiquement, le public est majoritairement jeune (de 15 à 30 ans) et féminin. Prévenant, le chanteur surprend ses fans par sa mémoire visuelle. Plusieurs repartent étonnés en s’apercevant que Stromae se souvient d’eux. Avant de partir, il accepte pour le plus grand bonheur des photographes de simuler son arrestation par la police belge qui assure la sécurité de l’événement.

Débordé par son public

En début d’après-midi, c’est donc dans la “capitale des Flandres” que Stromae dégaine son marqueur noir. Durant deux heures, il signe des dédicaces et accepte de bonne grâce de se faire prendre en photo. Mais c’est au moment de partir que les choses se gâtent. Cette fois-ci, Stromae peine à repartir de la Fnac. Sa voiture est littéralement bloquée par des fans qui répètent en boucle le refrain de sa chanson Papaoutai.

Arrivé à la gare de Lille, les mouvements de foules prennent de l’ampleur et Stromae est obligé de se réfugier vers une sortie de secours. Pour rejoindre son train à temps, le chanteur belge décide d’entamer un sprint sur 500 mètres, larguant au passage son staff, les photographes et ses fans.

Une fois le train parti, Stromae soupire un peu. “C’est la première fois que ça m’arrive. C’est très surprenant, explique t-il encore essoufflé. Mais on ne va pas jouer les innocents, on l’a un peu cherché en faisant de la promo partout sur les réseaux sociaux.”

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S’asseyant près de nous, Stromae revient sur la mélancolie qui se dégage de ses textes. “Mes chansons sont noires parce qu’on a qualifié de ‘noire’ la mélancolie. Je ne suis pas d’accord, je trouve ça beau. Être triste et rester debout quand même, je pense que ça définit bien la vie”, explique-t-il.

Lorsqu’en fin de journée, nous arrivons à la Fnac Montparnasse, plus de 1600 personnes ont fait le déplacement – soit quasiment autant que dans son fief bruxellois. Devant l’entrée du magasin culturel, on finit par croiser Lââm. Coiffée d’une casquette et d’une paire de lunettes de soleil, l’interprète de Petit sœur insiste pour que l’un des attachés de presse de Stromae lui remette un pli sur lequel elle a fait des collages et a inscrit son nom au stabilo rose. Quand on vous dit qu’il fait l’unanimité…

Cet article est repris du site http://www.lesinrocks.com/2013/08/2...

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