Justin Vivian Bond : New-York à Chaillot | 15.02.2014

, par  Isatagada , popularité : 2%

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Ni Mr ni Mme, le suffixe « Mx » conviendrait en revanche pour Justin Vivian Bond, qui a refusé de choisir son camp d’une façon aussi tranchée. « Personnellement, je n’ai jamais envisagé de me ranger d’un côté ou de l’autre. Pour moi prétendre être une femme serait aussi faux que la comédie que l’on me demande de jouer depuis longtemps, celle d’être un homme. J’aimerais avoir le luxe de la liberté de m’exprimer avec le plus d’honnêteté possible et de faire respecter ma vérité. […] Pour moi il n’existe pas de sexe opposé. Il n’y a que l’identité et le désir ». 

Mx Bond (que l’on peut aussi appeler V – « car Vivian commence par un V et que visuellement, un V est composé de deux côtés qui se rejoignent au milieu. »), outre ses talents de performer, chante, écrit, et peint. Après Kiki and Herb, Justin Vivian doit principalement sa notoriété au film de John Cameron Shortbus, sorti en novembre 2006 et qui le met en scène dans son propre rôle pour un final crescendo autant qu’inoubliable.

En ce lendemain de Saint Valentin, la légende du cabaret new-yorkais faisait au Théatre National de Chaillot l’une de ses rares apparitions parisiennes, en clôture de la série de représentations de Kabaret Warszawski. Au beau milieu du foyer, entouré d’un public d’afficionados attablés autour de verres de bon vin ou de coupes de champagnes (qu’on ne vous servira pas s’il n’est pas assez frais), l’ambiance n’a jamais été aussi « cabaret ». 

L’entrée de l’artiste est triomphale. Les cheveux long blond platine, revêtue d’une robe longue fendue qui laisse deviner des jambes d’une finesse à faire pâlir d’envie n’importe quelle femme (trop) normalement constituée, parée d’escarpins aux talons argent vertigineux (« They ARE Chanel »), Justin Vivian Bond est là pour faire le show. Saluée par la pleine lune comme par la Tour Eiffel, accompagnée d’un trio guitare piano et violon, l’américaine livre un récital dont l’Hexagone reste assez peu coutumier, mêlant humour et chansons, se distinguant par dessus tout par ses longs monologues – souvent hilarants.

Rapidement, l’image « trans-genre » s’efface pour laisser place à une personnalité hors normes attachante et assez fascinante. Sur scène on se laisse prendre totalement par le spectacle, sans plus chercher à qui l’on a affaire tellement la question parait finalement peu essentielle. A la fois drôle et émouvante, forte d’une voix qui ne joue aucun autre rôle que le sien, le charisme de Mx Bond écrase tout le reste. Love is Crazy lui donne l’occasion de chanter ses chansons préférées, dont un extraordinaire (dans le sens premier du terme) In The End repris en cœur par la salle toute entière tandis que l’artiste mime des cuivres grandioses avant de se lancer dans un délire sur les défibrillateurs portables.

A ce compte, les ovations et rappels seront à la hauteur d’une soirée d’exception.

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NDLR : l’utilisation du féminin ou du masculin alterne, totalement au feeling.

Crédit photos : Isatagada 

 

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