“Lui”, une résurrection plus chic qu’érotique

, par  Claire Pomarès , popularité : 2%

Léa Seydoux fait la couverure du premier numéro de "Lui" nouvelle formule (n°Octobre 2013).

Plus qu’une reprise, une “résurrection”. C’est en tout cas ce que promet le directeur de rédaction Frédéric Beigbeder dans son premier édito du tout nouveau Lui. Absent des kiosques depuis neuf ans, le magazine de charme culte créé en 1963 par Daniel Filipacchi et Frank Ténot (le duo de l’émission de radio Salut les copains) avait entamé son déclin dans les années 80. Changement de propriétaire, changement de ligne éditoriale, Lui avait perdu de son aura, jusqu’à n’être plus qu’un vulgaire magazine de cul à la publication sporadique. Virage à 180 degrés aujourd’hui avec la sortie en kiosque d’un tout nouveau tout beau mensuel sur papier glacé.

De grandes plumes, des photographes renommés… et de beaux seins

A l’origine, avec ses grandes signatures, Lui était un alibi culturel et intellectuel pour acheter des photos de femmes nues. Aujourd’hui nous prônons le contraire, vu que côté femmes nues, il y en a partout“, expliquait Beigbeder à la conférence de presse de lancement de la nouvelle formule, le 3 septembre.

En effet, les excités qui ne cherchent qu’à se rincer l’œil peuvent passer leur chemin. L’engin en main, il nous faut attendre 96 pages pour apercevoir un téton (et pas des moindres, puisque c’est celui de Léa Seydoux). Isa, Léa, Alyssa, elles sont six jeunes et fraîches demoiselles à se dénuder pour Lui dans des mises en scène sexy-chics et léchées, pas bien plus provocs que ce qu’on peut voir dans nombreux magazines féminins (ou même dans le numéro sexe des Inrocks).

En revanche, côté signatures, on est servi. Outre le médiatisé et provoc’ Frédéric Beigbeder aux manettes, les signatures de noms familiers se succèdent : Thomas Legrand et l’impuissance (politique), Nicolas Rey et sa déclaration osée à Najat Vallaud-Belkacem (“Najat est devenu mon obsession, ma Lolita, mon héroïne” ; Marcela Iacub et le sperme (hum) ; mais aussi le journal en images de Gaspard Noé, un dessin coquin de Louise Bourgoin ou encore la série photo de Terry Richardson. Bref, on a compris, Lui est bien équipé niveau branchitude.

La cible du “mammifère viril et romantique”

Un “magazine luxueux et international”, c’est l’ambition de Jean-Yves Le Fur (déjà proprio de DS et de Numéro) qui rachète Lui en ce début d’année. Avec soixante pages de pubs et un tirage conséquent de 350 000 exemplaires, ce premier numéro se rapproche plus de GQ ou de Vanity Fair que d’un Penthouse ou d’un Playboy à la française. Et vise un bien plus grand lectorat que l’homme rougissant qui achète un magazine de fesse au kiosque.

Lors de la conférence de presse, à la question “Pourquoi avoir choisi ce titre ?”, le farfelu Beigbeder répondait : “Pour sortir de la crise, pour sauver la France, sauver l’humanité et sauver ma vie à moi !” (faut pas pousser non plus). Sa collègue rédactrice en chef Yseult Williams (ancienne directrice de rédaction de Grazia) affiche, elle, une ambition plus claire, celle de faire “un magazine généraliste qui s’adresse aux hommes mais qui sera aussi lu par les femmes“.

D’où les conseils disséminés aux femmes (pour l’épilation de votre pubis mesdames, rendez-vous page 199) et les rubriques mode, conseils beauté ou sport similaires à ceux trouvés dans les féminins et spécialement destinés au métrosexuel qui veille en vous messieurs. D’où, également, une première couverture avec une Léa Seydoux dénudée (et magnifique), qui, en plus d’être l’actrice la plus en vue du moment, et aussi la célébrité à avoir fait la couverture du plus grand nombre de magazines féminins cet été.

Fémininisé donc, libertin, intello, romantique, l’”homme moderne” (baseline de la formule des années 60) a changé. Mais comme le précise Beigbeder dans son édito, Lui est de retour pour l’aider à “rester vaguement masculin”.

Cet article est repris du site http://www.lesinrocks.com/2013/09/0...

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