Mercredi philo

, par  lapinardotheque , popularité : 2%

C’est mercredi, c’est philosophie !

Un truc me turlupine depuis un moment, avec les vins d’un certain domaine. Une drôle d’impression de ne jamais goûter deux fois pareil les mêmes cuvées.

J’ai donc décidé – dans un esprit de sacrifice et d’abnégation, pour vous, lecteurs – de procéder à un test.

Goûter plusieurs bouteilles de vin, de la même cuvée, même année, même tout, provenant de la même caisse, le tout dans des conditions identiques (heure, lieu, compagnie), à un rythme régulier pour déterminer si c’est moi qui me monte le bourrichon, ou bien s’il y a réellement des différences.

L’intervalle de dégustation est de deux jours, pour contrer l’effet « évolution » sur lequel on tablerait après quelques semaines ou mois.

Reste les variables difficiles à éviter : humeur et fatigue, mais en ce moment je suis bien trop épuisée pour avoir le luxe d’être d’une humeur particulière…

Il s’agit d’un vin rouge, nature. C’est une cuvée destinée à être bue rapidement.

Après six bouteilles soumises au même régime, le test est concluant… enfin, il révèle ce que j’avais pressenti.

Il n’y a pas deux bouteilles qui se goûtent pareil : la première était une bombe de fruit, très marquée par la cerise. La deuxième partait sur le bonbon un peu artificiel à la fraise. La troisième était plate. La quatrième retrouvait un peu de cerise, mais moins pimpante. La cinquième avait des notes bizarres en fin de bouche. La sixième était la plus classique du lot.

J’ai peut-être un palais en zinc, ce qui est tout à fait possible mais vu qu’on était deux à goûter, et que ses impressions rejoignent les miennes, c’est étrange mais admettons.

Cela pourrait être une question hormonale (?!) mais sauf erreur, mon comparse n’est pas soumis aux mêmes cycles que moi, donc bon.

On peut aussi se dire que c’est la dose de subjectivité propre à la dégustation : après tout, même en limitant les variables possibles, il reste toujours une part d’ »influences ».

Ou alors, c’est tout simplement que les bouteilles ne sont pas identiques : et du coup, comment ça se fait ? Que des quilles soumises à des environnements différents présentent des différences à la dégustation parait presque normal : elles évoluent selon les températures, la lumière pourrait dégrader les qualités du vin, etc.

Mais ici, gardées de la même façon, dans une cave classique – donc de bonnes conditions de stockage – pourquoi est-ce que leurs profils sont si dissemblables ?

Sont-ce – j’adore écrire « sont-ce » – les levures toujours présentes, puisque ce vin n’est pas collé qui font la bringue et modifient les caractères du vin ?

Bref, c’est très déstabilisant : notez, ça ne m’empêche pas du tout de boire ce vin, je ne lui ai jamais trouvé de défauts rédhibitoires (mis à part une fin de bouche un peu chelou, mais franchement c’était pas si pire).

En revanche, se pose la question de la fameuse note de dégustation : en admettant que des vins peuvent être aussi changeants, comment valider une note de dégustation à un instant T sur une seule bouteille, sachant que s’il avait était goûté deux jours plus tard, avec une autre quille, elle eut pu être différente ?

Vous avez deux heures.

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