Thom Yorke toujours en guerre contre Spotify

, par  Benjamin Cerulli , popularité : 2%

Thom Yorke en juillet 2012 (Reuters/Hugo Correia)

Thom Yorke broie du noir. La cause ? Spotify bien sûr. La plate-forme d’écoute musicale est dans le collimateur du leader de Radiohead et Atoms For Peace, qu’il fustige de “dernier pet d’un cadavre agonisant“. Il en accuse les nombreux actionnaires de se remplir les poches sur le dos des artistes.

Cet été, un certain 14 juillet, le chanteur au regard biscornu lançait sa propre révolution via Tweeter : “Ne vous leurrez pas, les artistes que vous découvrez sur Spotify ne percevront rien. Pendant ce temps, les actionnaires vont se rouler dans l’oseille“. Hasta siempre, joignant actes aux paroles, Thom Yorke faisait retirer les titres de Atoms For Peace de Spotify. La semaine dernière, dans une interview accordée au magazine mexicain Sopitas, Thom Yorke persiste et signe : “Je considère que nous les musiciens devons nous battre contre les choses comme Spotify. J’ai l’impression que, d’une certaine manière, ce qui se passe est le dernier souffle d’une industrie vieillissante. Une fois qu’elle mourra, ce qui arrivera, quelque chose d’autre naîtra“.

Mais loin de se poster en vieux rockeur réac-contestataire adepte du c’était mieux avant, ou en altermondialiste farouchement opposé aux nouvelles technologies, Thom Yorke rappelle que Radiohead avait sorti en 2007 leur album In Rainbows uniquement sur internet en téléchargement légal, avec la possibilité de faire le don de son choix. “Quand on a fait In Rainbows, ce qui nous excitait c’était l’idée d’avoir une connexion directe entre nous, musiciens, et notre public. Et puis tous ces emmerdeurs arrivent, comme Spotify, ils essaient de se poser comme gardiens de tout le truc… On n’a pas besoin de vous pour ça. Aucun artiste n’a besoin de vous. On peut construire ça nous-mêmes, alors barrez-vous !” soit une “connexion” parasitée par certains actionnaires un peu trop avares.

Même si Spotify se défend d’être “une aide nécessaire à l’industrie de la musique“, de “payer 500 millions de dollars de droits d’auteur” et de les réinvestir pour “soutenir de nouveaux talents“, on l’aura compris, c’est une globalisation économique de cette industrie musicale que Yorke dénonce. A l’origine Spotify apparaît comme une simplification directe entre l’auditeur et l’auteur, mais comme dans tout système simplifié, ne peut-on pas en craindre les débordements et en appréhender certains profiteurs ? Ou Thom Yorke serait-il peut-être un petit peu trop paranoïd  ?

 

Cet article est repris du site http://www.lesinrocks.com/2013/10/1...

Publications Derniers articles publiés

Sites favoris Tous les sites

84 sites référencés dans ce secteur