Mon papa
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Dimanche pendant une balade dans la forêt de Raismes, nous avons eu une discussion enrichissante, intelligente et constructive sur le suicide chez les jeunes. En effet, une jeune fille de 14 ans, barmaid à ses heures perdues, vient de mettre fin à ses jours, par pendaison, à La Madeleine.
Entre autres préjugés et faits vérifiés, nous nous sommes dit que le taux était plus élevé ici dans le Nord Pas-de-Calais qu’ailleurs, peut-être par manque d’ensoleillement, ce n’est qu’un facteur parmi d’autres bien sûr, mais ... Des amis viennent d’en subir un chez eux, je n’ai pu m’empêcher de penser à mon papa à moi. Je ne saurai plus jamais maintenant pourquoi il a mis fin à ses jours en se jetant dans le canal après une dépression nerveuse ....
Ce matin j’ai rêvé d’une pochette que l’Etat m’aurait remis avec des photos, des hommages, des documents inconnus retrouvés sur lui. Drôle de rêve.
En vidant la maison de maman vendredi, je suis retombé sur un tas d’objets lui ayant appartenu comme un portefeuille, un livret militaire, une décoration, des photos, etc .... Et aussi son parcours professionnel.
Ce que je peux en dire avec certitude, ça devait être un sacré mécanicien :
– 28/3/1955 au 26/4/1957 : ajusteur apprenti chez Crepelle Cie Porte de Valenciennes à Lille
– du 30/4/1957 au 2/5/1960 : mécanicien ajusteur aux Acieries Haines Saint Pierre à Lesquin
– du 3/5/1960 au 23/7/1962 : service national en Algérie (Guerre d’Algérie)
– 24/7/1962 au 17/6/1963 : mécanicien ajusteur aux Acieries Haines Saint Pierre à Lesquin
– du 18/6/1963 au 30/11/1963 : mécanicien ajusteur chez Doublet rue de Lille à Avelin
– du 3/12/1963 au 31/7/1974 : ouvrier de fabrication chez Rapidase, rue des Comtesses à Seclin
– du 5/8/1974 au 31/3/1978 : mécanicien chez Régis, ZI du Rouge Bouton à Seclin
– du 3/4/1978 au 15/4/1978 : machiniste chez Rapidase, rue des Comtesses à Seclin
Moi aussi j’ai bossé chez Rapidase en 2000 (alors DSM Food Specialties Division). J’y ai retrouvé des collègues de boulot à lui qui l’ont connu dans ses derniers jours. Ils n’ont pas osé m’en parlé, moi non plus.
Un de ces quatre, je prendrai le temps de scanner quelques photos, ce papa que je ne connais que par procuration et photos d’identité. Dimanche, c’était l’anniversaire de sa mort.
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